Comment aider mon enfant ou mon ado en français ?
« Elle n’aime ni lire, ni écrire… »
« Mon ado déteste le français… »
« Mon fils dit qu’il est nul en français… »
« Mon enfant est nul en orthographe … »
« De toute façon, dans la famille, on n’est pas doué en français… »
Peut-être ces phrases, entendues en consultation, font-elles écho à ce que vous vivez avec vos ados ? Peut-être résonnent-elles avec votre propre vécu ?
Comme les mathématiques, plus encore que d’autres matières, le cours de français peut susciter des émotions intenses qui sont parfois porteuses, parfois délétères. Et cela laisse rarement indifférent.
Nous savons, aujourd’hui, grâce aux recherches en neurosciences, le rôle que les émotions jouent dans les apprentissages. Le français n’échappe pas à la règle d’autant qu’en France s’ajoute le débat, parfois passionné, autour de l’orthographe !
Mais alors, comment aider mon enfant ou mon ado en français ? Voici 4 clés pour l’accompagner dans l’apprentissage de la langue de Molière.

1ère clé pour aider mon enfant ou mon ado en français : dédramatiser
Porter un autre regard sur la langue française, dédramatiser sa complexité est une première étape. Pas facile, me direz-vous compte-tenu de toutes les exceptions… Oui, c’est vrai. Mais, on peut déjà s’attacher aux régularités, orienter son attention sur les principales règles. Cela permet d’avoir un socle solide, des repères sur lesquels s’appuyer.
Ensuite, on pourra s’intéresser aux exceptions. Faire ce pas de côté aura un impact émotionnel. C’est plus facile de se lancer dans une activité si nous savons que c’est possible d’y arriver. Et c’est encore plus simple si on sait qu’on ne va pas y passer des heures et fournir des efforts considérables.
Mais, parfois, notre discours d’adulte peut faire croire aux élèves qu’apprendre le français et plus encore l’orthographe, ressemble à grimper une montagne vertigineuse avec des équipements peu fiables. Pas très rassurant. En effet, si, d’emblée, on me dit que cela va être très difficile, je vais avoir moins envie de m’y mettre. Sauf si j’aime particulièrement relever des défis !
2ème clé : Déconstruire les croyances limitantes, une étape féconde pour le soutenir
Qu’est-ce qu’une croyance ? Une pensée, une phrase qu’on se dit, se répète et qu’on finit par intégrer comme si c’était vrai, comme si cela ne pouvait pas changer. Ainsi, si je me dis que je suis nulle en orthographe, que je me le répète depuis longtemps et peut-être qu’en plus j’entends dire que de toute façon, c’est de famille… c’est un premier piège qui peut m’enfermer, m’empêcher d’avancer.
Or, il est possible de progresser à tout âge même si l’on a une dyslexie ou une dysorthographie. L’important est de procéder par étapes et de se fixer des objectifs atteignables en fonction de sa situation personnelle.
Ainsi j’ai accompagné B. un adulte qui en avait assez de demander de l’aide pour relire ses écrits, notamment dans le contexte professionnel. Les séances lui ont d’abord permis de prendre conscience qu’il avait des acquis, qu’il maîtrisait certaines règles. Cette prise de conscience a été un véritable moteur pour progresser. Puis, nous avons ensuite identifié celles qu’il maîtrisait moins, voire pas du tout et nous les avons travaillées pas à pas. Ensuite, des explications sur l’attention et la mémoire lui ont permis de mieux comprendre à la fois ce qui s’était certainement passé dans le cadre scolaire et ce qu’il pouvait mettre en place désormais pour apprendre autrement.

3ème clé : Mettre du sens, comprendre comment fonctionne le français
La 3ème clé, me semble-t-il, notamment pour les adolescents, est de mettre du sens derrière un apprentissage. Apprendre le cours sur les valeurs de l’imparfait et du passé simple uniquement pour réussir l’évaluation de mardi prochain… utilité à très court terme et peu passionnant.
En revanche, si je mets ce cours en lien avec les activités d’écriture, cela va me permettre lorsque j’écris de choisir entre les deux temps et de créer un effet particulier sur mon lecteur. C’est là que je fais intervenir les ateliers d’écriture.
Nous expérimentons, tour à tour, la posture de l’écrivain, du lecteur, de l’apprenti grammairien… et nous essayons de tisser des liens entre toutes ces activités pour mieux comprendre : lire et écrire nécessite nombre de connaissances et de compétences, un peu comme si j’assemblais les pièces d’un puzzle. Au début, lorsque je découvre les premières pièces : conjuguer le verbe avec son sujet, accorder l’adjectif avec le nom, savoir classer les mots selon leur nature…je ne vois pas l’ensemble du puzzle, ce peut être frustrant, décourageant.
Il en est de même pour les épreuves du bac de français… L’objectif principal n’est pas d’obtenir une bonne note le jour J (même si c’est plutôt pas mal, c’est vrai !). Le but est d’acquérir toutes les compétences qui vont me permettre de me développer et que je vais pouvoir réutiliser toute ma vie. A nous parents aussi d’ouvrir de plus grandes perspectives, de donner du sens, de les inviter à créer des liens, des ponts.
4ème clé : Jouer et créer avec la langue française

Jouer avec la grammaire : ce n’est pas Erik Orsenna qui viendra me contredire avec La Grammaire est une chanson douce. Cet ouvrage nous raconte l’histoire de 2 enfants qui se retrouvent sur l’île des mots. Ils découvrent que ce sont de bien curieux personnages qui ont chacun leur caractère. Ainsi, on comprend mieux pourquoi certains s’accordent.
Mettre du mouvement, de la joie dans l’apprentissage de la grammaire et de l’orthographe est tout à fait possible. Faites appel à l’imagination de vos enfants et de vos adolescents ; à leur créativité pour retenir leurs leçons de français de manière ludique et créative. Vous pouvez utiliser des dessins, des cartes mentales, une orthographe illustrée pour déjouer les pièges, ou inventer une histoire pour se souvenir des fameuses listes : poux, joujoux, hiboux…
Et surtout, surtout, rien n’est figé ! Progresser est possible.
Ma botte secrète pour des progrès en français de façon ludique et créative est de mêler diverses approches : l’alliance de la psychopédagogie positive et des ateliers d’écriture, le tout associé à mes 17 années d’expérience dans l’enseignement du français. Aucune baguette magique, encore moins de recettes toutes faites. Pour aider l’enfant, l’ado ou l’adulte en français, c’est bien de prendre en compte la personne, là où elle en est, avec ses émotions et ses croyances. Puis, il s’agit de faire un bout de chemin en sa compagnie pour qu’elle atteigne la marche suivante, et de construire ensemble les ingrédients nécessaires pour atteindre l’étape qui lui donnera envie de poursuivre seul. L’idée est que la personne atteigne le moment qui lui procurera du plaisir, au moins un petit peu si elle avait toujours été fâchée avec le français jusque-là. Tel est mon principal objectif. Chaque petit pas compte.
Vous aimeriez en savoir plus sur cette approche ? Votre ado a besoin d’être accompagné pour progresser en français au Mans ? Contactez-moi
Quelques liens utiles sur les régularités orthographiques :
https://maitresseuh.fr/les-regularites-orthographiques-au-secours-des-eleves