Comment favoriser la motivation de son ado ?

 « J’ai la flemme ! ».

Quel parent n’a pas entendu cette phrase, notamment au moment de faire les devoirs ?

Peut-être est-il bon déjà, pour nous parents, de nous demander si nous-mêmes sommes toujours motivés ? Nous arrive-t-il, nous aussi, d’avoir ce manque d’énergie ?

Qu’est-ce qui influe sur notre motivation ? Qu’est-ce qui favorise cette énergie, cette force interne qui va nous pousser à agir ?

Nos réponses nous permettront peut-être de faire un pas de côté, de moins nous inquiéter et d’envisager des pistes à explorer. Et c’est déjà beaucoup !

Un peu de théorie…

J’ai choisi de m’appuyer sur la théorie de Deci et Ryan : la théorie de l’autodétermination.

Selon ces deux psychologues américains, la motivation repose sur 3 besoins essentiels :

Besoin d’autonomie, de choix : pouvoir prendre des décisions, avoir un contrôle sur la situation.

Besoin de compétence : se sentir compétent dans les tâches que nous réalisons.

Besoin de connexion, de relation sociale : avoir des relations de qualité avec leurs pairs, avec les adultes qui les accompagnent.

Alors en s’appuyant sur ces 3 besoins essentiels, comment accompagner nos adolescents ?

Nous pouvons les laisser choisir au lieu d’imposer (temps, durée, lieu, façons de faire…) :

-A quel moment vas-tu commencer tes révisions ?

-Comment vas-tu t’y prendre ?

-De quoi aurais-tu besoin ?

Nous pouvons les encourager en nommant précisément ce qui est réussi et ce dans tous les domaines de la vie, pas seulement l’aspect scolaire, les inviter à voir les aspects positifs de situations difficiles, les inviter à analyser leurs erreurs et à voir ce qu’ils vont en apprendre, leur demander comment ils ont fait en cas de réussite afin qu’ils prennent conscience de leurs qualités, de leurs compétences, qu’ils développent leurs capacités à observer leurs stratégies et à les modifier, ajuster au besoin.

« La rétroaction positive a quant à elle un effet particulièrement grand à l’adolescence, puisque des études montrent que le cerveau réagit plus fortement au cours de cette période à la rétroaction et au renforcement positif » selon Steve Masson.

Nous pouvons enfin (et peut-être surtout !) cultiver des relations de qualité en prenant la responsabilité de nos propres émotions, en veillant à une communication respectueuse des besoins de chacun, en s’intéressant à ce qu’ils font, pensent, ressentent même si cela nous parait très éloigné de nous et parler de nos propres expériences, de ce qui nous motive, nous fait vibrer… de nos échecs, de ce que nous en avons retiré… de la vie en somme !

Nous pouvons aussi favoriser leur motivation interne c’est-à-dire celle qui ne dépend pas de facteurs externes telles des récompenses par exemple ou le fait de se mettre en action pour faire plaisir à une personne. Sans être négative, cette motivation risque à un moment de s’essouffler.

5 autres pistes à explorer pour favoriser la motivation de votre ado :

-A-t-il un cap bien défini ? Comment pourriez-vous l’aider à définir ce cap qui faciliterait le premier pas? Sans direction claire, le GPS n’a pas d’utilité ! Mais la distance à parcourir est parfois longue, très longue, placer des étapes est nécessaire, commencer parfois par de très, très courtes étapes le temps de prendre le rythme.

La confiance en soi. Souvenez-vous : le besoin de compétence est essentiel ! Lorsque nous faisons du vélo, nous devons regarder dans la direction où nous allons au risque de tomber. Même chose avec votre ado, si vous souhaitez l’amener vers des situations positives, regarder le positif. Ce n’est pas être dans le déni, c’est tout simplement embrasser l’ensemble de la situation : les points positifs et les domaines à améliorer. Et ne pas oublier que les erreurs font partie intégrante du processus d’apprentissage. J’aime beaucoup cette phrase d’Agnès Dutheil, « Chouette, il a fait une erreur, il va grandir ».

– Le travail en équipe : travailler entre pairs, se poser mutuellement des questions, s’entraider peut motiver votre ado et favoriser ses apprentissages. C’est le besoin de connexion sociale qui sera nourri.

-Afin de soutenir son autonomie, ne pas donner de solutions toutes faites ; accompagner en questionnant l’ado, en réfléchissant avec lui afin qu’il trouve ses propres solutions, ses propres stratégies. L’autonomie s’acquiert peu à peu comme d’autres compétences. Si vous arrêtez de l’aider et que ses résultats baissent, ce n’est pas qu’il ne va pas y arriver seul, c’est simplement le signe qu’il a besoin de s’entrainer à faire seul. Votre accompagnement consistera à l’aider à analyser les choix qu’il a faits, ce qui fonctionné, ce qui a été un échec et à voir avec lui comment il pourrait faire autrement.

– Un état d’esprit dynamique : croire dans sa capacité à progresser. Les individus qui pensent que les compétences sont innées, soit nous sommes doués, soit nous ne le sommes pas, ont un rapport plus difficile à l’échec, à l’erreur. A l’inverse, ceux qui pensent qu’ils peuvent apprendre et s’améliorer sont davantage motivés. Alors comment favoriser cet état d’esprit dynamique ? En fournissant des encouragements qui portent sur le processus et non uniquement sur le résultat. En s’intéressant au chemin notamment mais aussi en développant leurs connaissances sur le fonctionnement du cerveau. Evoquer avec eux la plasticité cérébrale, c’est-à-dire que les connexions entre les neurones se modifient grâce à l’apprentissage.

Vous l’aurez compris, la motivation est complexe et dépend de plusieurs facteurs souvent dépendants les uns des autres. Il existe donc plusieurs leviers à activer et les pistes à explorer sont nombreuses pour favoriser cet élan, cette envie. Motivant, non ?

Besoin de faire un point sur la situation que vous rencontrez avec votre ado ? Vous souhaitez être accompagné ? Votre ado a besoin d’être accompagné pour redevenir acteur de sa scolarité ?

Contactez-moi.

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